JPM
2013-07-03 07:54:06 UTC
J.-P. Lauer:
"Tout d'abord au point de vue astronomique, le seul fait indiscutable que l'on
puisse relever dans ces monuments et, en particulier à Guizeh, est le soin
extrême apporté à leur orientation. Le résultat le plus extraordinaire se
trouve à la pyramide de Khéops, où l'écart moyen n'est que de 3 minutes et 6
secondes ; mais la précision n'est guère moindre à Khéphren et à Mykérinos,
où cet écart est respectivement environ de 5 minutes et demie et de 14
minutes, donc également tout à fait minime.
De telles approximations se répétant pour plusieurs édifices ne peuvent être
le fait du hasard et témoignent de connaissances astronomiques certaines. En
particulier, l'étoile alpha du Dragon, qui marquait le nord à l'époque de la
construction des pyramides, devait être parfaitement connue des Egyptiens ;
ces derniers avaient réussi à tirer de cette connaissance une méthode
pratique d'orientation au sol, aussi simple qu'efficace, puisqu'ils n'avaient
évidemment à leur disposition rien de comparable à nos instruments modernes
d'optique, et qu'ils devaient se contenter du modeste merkhet (fig. 80)
comportant essentiellement un fil à plomb et du bay (fig. 79), baguette de
bois avec cran de mire dans le haut.
Divers auteurs estiment cependant, comme Somers Clarke et R. Engelbach 265,
que l'orientation de ces monuments aurait été obtenue plutôt par des visées
sur le lever et le coucher d'une étoile, la bissectrice de l'angle formé à
partir du lieu d'observation vers ces deux points donnant la direction du
nord. L'inconvénient de ce système réside dans les irrégularités de contour
de l'horizon, qui sont sources d'erreurs. C'est pourquoi I.E.S. Edwards a
tenté d'y remédier par un horizon artificiel constitué par un mur circulaire
dont, pourtant, la courbure et l'horizontalité parfaites de la crête, ainsi
que son implantation même, n'auraient pas été choses si faciles à réaliser.
D'autres, tels V. Maragioglio et C. Rinaldi, ont préconisé d'utiliser de
préférence les ombres projetées d'un mât au lever du soleil et à son coucher
et de prendre la bissectrice de l'angle ainsi formé ; mais, outre le flou de
l'ombre, les difficultés d'horizon restent les mêmes que dans le système
précédent.
En dernier lieu, Martin Isler, dans un ingénieux article, non encore publié,
sur An Ancient Method of Orientation, qu'il a bien voulu nous communiquer,
propose également l'ombre solaire, mais en s'en servant autrement. Si l'on
attend, en effet, que le soleil approche du zénith, l'ombre d'un petit mât
est projetée courte et très nette au sol (et non de façon floue vers l'horizon).
Après avoir marqué la pointe extrême de l'ombre, on trace à partir de là sur
le sol vers le nord un arc de cercle dont le centre est le mât. Lorsque le
soleil, ayant commencé à décliner vers l'ouest, repassera à la hauteur qui
avait fixé le départ de l'arc, la pointe de l'ombre atteindra à nouveau cet
arc, et la bissectrice du secteur ainsi délimité par ces deux points
extrêmes correspondra à la direction sud-nord ; cela de façon
particulièrement précise si l'on utilise pour rayon de l'arc un bras rigide
à giration aisée autour du mât.
Bien que ce procédé apparaisse extrêmement valable, il n'en semble pas moins
qu'à une époque où, comme à l'heure actuelle, on disposait d'une polaire
encore très voisine du pôle, des visées directes sur celle-ci auraient
constitué la solution la plus simple et la meilleure*."
Doc. numérisé.
Question,
-Dans le cas d'une étoile visée sur l'horizon, pour tracer l'axe de la GP,
comment déterminer son rapport d'angle avec le Nord magnétique ?
"Tout d'abord au point de vue astronomique, le seul fait indiscutable que l'on
puisse relever dans ces monuments et, en particulier à Guizeh, est le soin
extrême apporté à leur orientation. Le résultat le plus extraordinaire se
trouve à la pyramide de Khéops, où l'écart moyen n'est que de 3 minutes et 6
secondes ; mais la précision n'est guère moindre à Khéphren et à Mykérinos,
où cet écart est respectivement environ de 5 minutes et demie et de 14
minutes, donc également tout à fait minime.
De telles approximations se répétant pour plusieurs édifices ne peuvent être
le fait du hasard et témoignent de connaissances astronomiques certaines. En
particulier, l'étoile alpha du Dragon, qui marquait le nord à l'époque de la
construction des pyramides, devait être parfaitement connue des Egyptiens ;
ces derniers avaient réussi à tirer de cette connaissance une méthode
pratique d'orientation au sol, aussi simple qu'efficace, puisqu'ils n'avaient
évidemment à leur disposition rien de comparable à nos instruments modernes
d'optique, et qu'ils devaient se contenter du modeste merkhet (fig. 80)
comportant essentiellement un fil à plomb et du bay (fig. 79), baguette de
bois avec cran de mire dans le haut.
Divers auteurs estiment cependant, comme Somers Clarke et R. Engelbach 265,
que l'orientation de ces monuments aurait été obtenue plutôt par des visées
sur le lever et le coucher d'une étoile, la bissectrice de l'angle formé à
partir du lieu d'observation vers ces deux points donnant la direction du
nord. L'inconvénient de ce système réside dans les irrégularités de contour
de l'horizon, qui sont sources d'erreurs. C'est pourquoi I.E.S. Edwards a
tenté d'y remédier par un horizon artificiel constitué par un mur circulaire
dont, pourtant, la courbure et l'horizontalité parfaites de la crête, ainsi
que son implantation même, n'auraient pas été choses si faciles à réaliser.
D'autres, tels V. Maragioglio et C. Rinaldi, ont préconisé d'utiliser de
préférence les ombres projetées d'un mât au lever du soleil et à son coucher
et de prendre la bissectrice de l'angle ainsi formé ; mais, outre le flou de
l'ombre, les difficultés d'horizon restent les mêmes que dans le système
précédent.
En dernier lieu, Martin Isler, dans un ingénieux article, non encore publié,
sur An Ancient Method of Orientation, qu'il a bien voulu nous communiquer,
propose également l'ombre solaire, mais en s'en servant autrement. Si l'on
attend, en effet, que le soleil approche du zénith, l'ombre d'un petit mât
est projetée courte et très nette au sol (et non de façon floue vers l'horizon).
Après avoir marqué la pointe extrême de l'ombre, on trace à partir de là sur
le sol vers le nord un arc de cercle dont le centre est le mât. Lorsque le
soleil, ayant commencé à décliner vers l'ouest, repassera à la hauteur qui
avait fixé le départ de l'arc, la pointe de l'ombre atteindra à nouveau cet
arc, et la bissectrice du secteur ainsi délimité par ces deux points
extrêmes correspondra à la direction sud-nord ; cela de façon
particulièrement précise si l'on utilise pour rayon de l'arc un bras rigide
à giration aisée autour du mât.
Bien que ce procédé apparaisse extrêmement valable, il n'en semble pas moins
qu'à une époque où, comme à l'heure actuelle, on disposait d'une polaire
encore très voisine du pôle, des visées directes sur celle-ci auraient
constitué la solution la plus simple et la meilleure*."
Doc. numérisé.
Question,
-Dans le cas d'une étoile visée sur l'horizon, pour tracer l'axe de la GP,
comment déterminer son rapport d'angle avec le Nord magnétique ?